diane-regimbald.jpg

Diane Régimbald

Diane Régimbald
(Hull, Québec, 1956)


Traducciones de Silvia Pratt



LAS DUDAS ENCALLAN en el hueco de un amor naciente
que forma el lecho donde se comparten las maniobras
de los cuerpos que buscan la fusión de las lenguas
y el estremecimiento de los poros.

Caminas en ese paisaje
como si te hubieran pintado en él.
Los vastos espacios de los valles y de las colinas
las altas y secas montañas cortando el cielo
resquebrajan las nubes.
El infinito se sitúa ahí, en ese fuera de tiempo que se contempla
sin fijar la mirada.

¿Acaso en tus numerosas inercias hay un gemido resonante
una invocación que se le pide a la gracia ?
Algunos rostros portan una belleza indecible
que sólo puede rozarse con la mirada.

Se me ha dicho, alguien quiso decirme
que cada color vestía su noche.



LES DOUTES SE noient au creux d’un amour naissant
qui forme le lit où se partagent les gestes
des corps cherchant le croisement des langues
et le tremblement des pores.

Tu marches dans ce paysage
comme si tu y avais été peint.
Les espaces vastes des vallées et des coteaux
les montagnes hautes et sèches coupant le ciel
fendent les nuages.
L’infini se situe là, dans ce hors temps contemplé
sans regard fixe.

Y a-t-il dans tes nombreux arrêts un gémissement entendu
une invocation demandée à la grâce ?
Certains visages portent une beauté indicible
qu’on ne peut qu’effleurer du regard.
On m’a dit, on a voulu me dire
que chaque couleur portait sa nuit.


EL COYOTE NO tiene miedo (de nada tiene miedo)

Al partir habría un rastro
una huella de tu nombre
la historia proseguiría
de la habitación hacia el exterior
narraría una leyenda
un lienzo del mundo
de la hija al padre

voces que imploran voces de combatientes
como de coyotes dispuestos a aullar.



LE COYOTE N’A pas peur (il n’a peur de rien)

Il y aurait en partant
une trace
une empreinte de ton nom
l’histoire se poursuivrait
de la chambre au dehors
raconterait une légende
une fresque du monde
de la fille au père

voix implorantes voix de battantes
tels des coyotes prêts au cri.


LO QUE CAE
vuelve a elevarse suavemente
la belleza eligió la imagen
una esperanza de verdad soñada

turbulencia de rupturas
dolores en fragmentos
quebrantos
como un paro cardiaco

si conocieras a la muerte

podrías tomarla y otorgarla.



CE QUI TOMBE
ne remonte que léger
la beauté a choisi l’image
un espoir rêvé certes

trouble des ruptures
douleurs divisées
cassures
comme arrêt du cœur

si tu savais la mort

tu pourrais la prendre et la donner.



Ceniza de los cuerpos. Pasos (Des cendres des corps.
Pas),
Éditions du Noroît, México, 2009
{moscomment}