Jean Portante Dimitri Ruggeri Anthony Seidman
Jean Portante (1950) Traducción de Emma Julieta Barreiro
à mes frontières j’ai demandé une frontière CHAWKI ABDELAMIR du noir au blanc glisse l’espoir PENTII HOLAPPA
les planches sur mon dos m’apprennent à marcher la tête en bas. quand la ville se pose sur mes pieds elle oublie sa vieillesse.
l’espoir est un manteau auquel il manque un peu d’hiver. c’est bon pour le moral. il faudrait que coule en lui un filet d’huile d’olive.
n’est-ce pas lui la rouille noire que traverse l’origine.
n’est-ce pas elle la GUERRE BLANCHE QUI REFROIDIT L’HALEINE.
a mis fronteras les he pedido una frontera CHAWKI ABDELAMIR del negro al blanco se desliza la esperanza PENTII HOLAPPA
las tablas sobre mi espalda me enseñan a caminar cabeza abajo. cuando la ciudad se posa sobre mis pies olvida su vejez. la esperanza es un abrigo al que le falta un poco de invierno. eso es bueno para la moral. tendría que fluir en ella un chorro de aceite de oliva. no es acaso él la herrumbre negra que atraviesa el origen. no es acaso ella la GUERRA BLANCA QUE ENFRÍA EL ALIENTO.
tyger ! tyger ! burning bright In the forest of the night. WILLIAM BLAKE
quand le tigre brûle j’ignore pourquoi. qui sait si un jour de la pensée calcinée tombe un clou ou un clown une averse ou une aversion feu ou boue fallait-il dire. c’était UN PAS SUR LE PLANCHER ARDENT DE LA NUIT
tyger ! tyger ! burning bright In the forest of the night. WILLIAM BLAKE
cuando el tigre arde ignoro por qué. quién sabe si un día del pensamiento calcinado caiga un clavo o un clown un chubasco o un chasco fuego o barro habría que decir. Era UN PASO SOBRE EL SUELO ARDIENTE DE LA NOCHE
revenez dans sept ans car j’aurai fait peau neuve LILIANE WOUTERS
un peu avant la nuit on commence à recompter.
certains mots portent un anneau d’autres pas. la montagne au loin fait elle aussi ses calculs d’enfant.
si j’arrive à sept dit-elle.
ce n’est pas parce que là-haut s’arrondissent les années que le prolongement de la peau est désirable.
d’ici on ne voit pas si ça monte ou descend. ICI LE VOYAGE PORTE UN ANNEAU.
vuelvan dentro de siete años porque mudaré de piel LILIANE WOUTERS
poco antes de la noche uno empieza de nuevo a contar
ciertas palabras llevan un anillo otras no. la montaña a lo lejos también hace sus cálculos de infancia.
si llego a siete dice.
no es porque allá arriba se redondeen los años que resulta deseable la prolongación de la piel.
desde aquí vemos si se sube o desciende. AQUÍ EL VIAJE LLEVA UN ANILLO.
l’impatience est obscure et désirable LIONEL RAY
la chaux d’un rêve d’enfance blanchit-elle l’échelle du charbon. il est probable que les plaines traversées sont des dos d’araignées. on noircit en dormant. tant d’écartement accroche de l’alphabet au coin de l’œil. il en faut pour rendre le passage plus désirable. il en faut afin que les objets qu’on jette deviennent LES CHAINONS OBSCURS DE L’IMPATIENCE.
la impaciencia es oscura y deseable LIONEL RAY
la cal de un sueño de infancia acaso blanquea la escalera del carbón. es probable que las llanuras atravesadas sean espaldas de arañas. uno ennegrece al dormir. tanto descartar engancha alfabeto en el rabillo del ojo. hace falta para que el paso se vuelva más deseable. hace falta para que los objetos que uno tira se conviertan en ESLABONES OSCUROS DE LA IMPACIENCIA.
des ombres dentelées, à travers l’humidité des feuilles WOLE SOYINKA
depuis que le brouillard a remplacé le grand envol du soir on se jette moins à genoux devant les mystères de ce lavoir.
il est au-delà de la plupart des jardins. toutes les humidités y mènent lentement. on dirait que les arbres sont des ramifications de l’ombre. la science ne se trompe pas. le charbon descend de la montagne. CE N’EST PAS LA PREMIERE FOIS.
sombras dentadas, a través de la humedad de las hojas WOLE SOYINKA
desde que la niebla remplazó el gran vuelo de la noche nos arrodillamos ñenos ante los misterios de este lavadero. está más allá de la mayoría de los jardines. todas las humedades conducen lentamente hacia él se diría que los árboles son ramificaciones de las sombras. la ciencia no se equivoca. el carbón desciende de la montaña. NO ES LA PRIMERA VEZ.
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